Planète Thiéfaine

[DROÏDE]

Salut Doc,

Quand j' ai lu les propos de Lamiel concernant la "vulgarité" d' H.F.T., pour ma part chacun pense ce qu' il veut mais moi, que vulgaire se traduise par ordinaire ou grossier, moi je ne vois pas la correspondance de ce mot par rapport aux textes d' H.F.T., pour moi ils sont tout sauf vulgaires!

Alors, je n' ai rien contre ce Lamiel, je ne le connais pas, je ne veux pas le juger, mais j' affirme qu' entre la "soi-disant" vulgarité qu' il aurait perçue dans "Défloration 13" & le geste de balancer cet album aux ordures, au lieu de le refiler à qlq' un d' autre, ne me demandez pas où se trouve la vulgarité!

Ceci est le fond de ma pensée!

Salut à toi, Doc!

[Daniel]

Thiéfaine chante pour les dingues et les paumés.
Toute personne se risquant sur ce forum (ou un autre, sur d'autres sites à lui consacrés), appartient à l'une ou l'autre de ces catégories...
Ou aux deux.
Salut à vous...

[LunarCaustic]

Pour moi la vulgarité n'est rien de plus que l'enemi du rafinement... Et le rafinement (qui n'a rien de mondain, en vérité) c'est la seule chose qui m'éclate vraiment en ce bas monde...

Céline est l'écrivain le plus rafiné que je connaisse... Il explique son propre rafinement par le travail de sa mère, couturière, et de sa connaissance précise des dentelles précieuses... Mais aucune importance, en fait...

Pour moi le rafinement, c'est cela, la précision (du texte) et la justesse... Un beau texte, c'est un texte juste, fut-il rempli de "vits tendus vers des cons flétris" ou de "liqueur séminale"...

Quand Céline parle de la misère, il le fait avec un langage misérable d'une précision et d'une justesse extraordinaire, un langage parlé mais qui n'est pourtant pas celui que parlait les gens qu'il décrit, il s'agit en fait de son reflet déformé... C'est le style !
Idem quand Artaud nous parle de la merde, de l'organique...

En revanche quand Békbédé essaye e nous parler du délire, de l'experience limite ou de la sexualité, il est parfaitement vulgaire... Quand Thiéfaine essaye de nous parler de la Banlieue, il l'est infiniement plus que NTM ou Assassin ne l'étaient...

Le langage n'est jamais vulgaire, c'est son emploi qui l'est... Justement quand il est employé de manière imprécise, ou injuste... Beaucoup de phrases de Déflo (mais pas que...) me semble défaillantes sur ce point...

C'est aussi tout le débat autour de Lawrence, dont je ne puis que recommander la lecture du formidable essai "Pornographie et Obscénité"

La limite si étroite qui sépare l'Art de la Pornographie... Beaucoup de gens ne savent pas la voir et se gaussent, non sans arogance, de leur propre ignorance... Ces gens qui devant les nues de Picasso ou les chairs déchiquetée de Bacon lançait en riant : "quelle merde cette croute"... Ces même gens qui vingt ans plus tard achetaient plusieurs milliers de dollars une toile de Bacon ou de Picasso (dont la cote avait considérablement augmentée) pour complémenter leur collection... Les galeries en regorgent...

Il se trouve que Thiéfaine, pour revenir à lui, est très souvent juste et précis, ce que bien entendu j'admire chez lui, mais parfois il est aussi tout à fait à côté de ses pompes ce qui est pratiquement toujours son cas lorsqu'il est interviewé...

De fait, Hubert Félix Thiéfaine n'est pas un dieu, le jour ou je l'ai découvert, j'ai été quelque peu déçu, je l'avoue... Adieu l'adolescence... Mais aujourd'hui, je trouve rassurante l'idée que cet homme soit capable, au propre comme au figuré, de nous faire de belles merdes bien odorantes (le dernier torchon pour Maïdi Roth en est un bel exemple)...

Et, OUI, TOUT CELA N'EST RIEN QUE MON OPINION PERSONNELLE...

Bye

[lamiel]

Je crois que vous n avez pas bien compris mon propos

Je n ai rien contre la vulgarité, la grossierete, sans les rechercher particulierement

je veux dire que parfois elle remplace les idées ou la poésie. Cest comme l rat abstrait qui se pretend de l art parcequ un mec met 3 bout de bois collé sur une toile avec un gros caca solidifié au mileu. C'est pas de l art cest de la provoc, nuance...

Parfois certains s imaginent que provoquer pour provoquer cest de l art. Je dis non, c est...autre chose

Dans l album sus nommé, je trouve que le coté vulgaire est provoc sans toucher a la grace d albums precedents par la musique les mots la poesie

Dans d autres albums, il ya vulgarité ou grossierete, mais cest dans le mouvement créatif, la cest comme si HFT avait voulu appeller la creativite par la vulgarité alors qu a mon sens cest le contraire....

voila voila

[Daniel]

Propos intéressants Lunar, comme toujours .
D'accord avec toi sur "quand la banlieue". Valable pour d'autres textes de Thiéfaine d'ailleurs. Quand les mots ne vont pas avec le propos, quand ils font trop "travaillés" au point de paraître mécaniques et besogneux. Quand le style n'y est pas, en fait.
Mais pas de souci, tout le monde en a fait, des choses de ce genre.
Par contre, est-ce de la "vulgarité" ? C'est commun, habituel, normal, de tous les jours. Ce qui renvoie au sens ancien du mot "vulgaire". Cf les posts du Doc.
Donc tout le monde a raison (oh, le fourbe !)

Content de te relire, Lunar !

[lilith051]

hier lors d'une séance j'ai compris la valeur des mots.

il faut toujours faire attention à ce qu'on dit, chaque mot employé peut signifier quelque chose.

j'ai moi même employé le mot "poubelle" quand j'étais petite et aujourd'hui (enfin hier) j'apprends qu'il n'était pas anodin.
il est un peu le reflet de ce que je suis maintenant.

chaque mot doit être pris dans son contexte, mais en dehors il peut signifier la même chose ou tout autre chose.

quoiqu'il en soit le mot et même le geste signifient des choses.

quelle bonne chose que l'analyse

[alieno]

Effectivement il y a quelques lurettes lors d'une soirée je suis passé d'Anne à Lise et c'était terrible! Vulgaire or not?