Le Gritche
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Posté le: 16 Avr 2005, 11:29 Sujet du message: Dernières balises (avant mutation) |
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L’image est en noir et blanc, mais l’on sent que le sang lui sera d’un brun-rouge maladif : pour paysage, devant nous, du béton (une ville ?), la mer n’est pas loin mais on ne la voit pas – il n’y a que le ressac et une odeur d’iode qui pourrait aussi bien venir d’une centrale où d’un hôpital… Le lieu ressemble à un cimetière géant, la fumé au loin n’est plus un signe de vie désormais, le temps d’une seconde un chien passe à une intersection ; serions nous un 14 juillet ?… Non, il n’y a plus de temps ici et pourquoi s’étonner de voir ce petit homme en costume sur mesure s’avancer nonchalamment au centre de notre vision fixe. Serait-ce le passeur ?
Il nous met tout de suite en garde : « Vous allez être transporté dans une autre dimension, une dimension faite non seulement de paysages et de sons, mais aussi d’esprits. Un voyage dans une contrée sans fin dont les frontières sont notre imagination. Un voyage au bout des ténèbres où il n’y a qu’une destination : la quatrième dimension. »
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1er temps : nos yeux se transforment en TV et la mutation commence – « Arsenic is good for you » AD LIB….
2eme temps : nous sommes toujours devant le même paysage, assis dans un canapé au milieu des bouteilles cassées, et d’autres déchets d’un terrain vague – un seringue oubliée au creux du bras…
3eme temps : je me souviens de toi, tu n’es plus qu’un fantôme les soirs de manque, qui vient me dire que ça va aller : ouais, laisses allumé, bébé, y’a personne au contrôle….
4eme temps : tu essayes l’humour de l’ancien temps, mais le cœur n’y est plus, toujours dans ce canapé, le téléphone au creux de l’oreille, une voix métallique te répond : « allo ici s.o.s. amitié, vous êtes sur répondeur automatique et vous avez 30 secondes pour vous pendre ! »
Pause : tu as dépassé les rues désertes et trouvé les quais. Un robot, au visage en plastique, noirci par quelque explosion, veut nous vendre sa came, mais tu es attiré par ces enfants aux yeux morts qui veulent réchauffer leur corps gelés prêt de toi…
5eme temps : la lune noir m’appelle et c’est confidentiel… « Lilith ! Tu sais comment ça jouit… »
Pause : « où est le sang ? J’ai soif … »
6eme temps : Nos yeux sont toujours des TV, et endormis nous ne nous rendons pas compte qu’en fait une seringue est enfoncée dans chacun d’entre eux - « Oh ! love, lové sur ton ventre le bébé s’ouvre les veines, …, et tu me demandes s’il a bien pris sa dose ? »
7eme temps : une pelle à la main tu te souviens – à côté de toi les enfants n’ont pas pu se réchauffer – « Nous étions les danseurs d’un monde à l’agonie en même temps que fantômes conscients d’être morts-né, …, nous étions fossoyeurs d’un monde à l’agonie »
8eme temps : un soleil mort déchire quelques fumés, je/tu es toujours sur ce canapé – avons-nous vraiment bougé ? La mutation a-t-elle réussit ? Oui car depuis ce temps impossible de retourner en arrière,…, je n’ai jamais vraiment cherché la sortie. Et si parfois les dimensions se troublent, c’est ici que je vis. Les dernières notes de guitare continuent de hanter mon esprit…
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PS : cet album est un diamant noir…
…et merci à Rod Serling pour la citation de « La quatrième dimension » (Twilight zone) |
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