Planète Thiéfaine

[LunarCaustic]

Bon, je vous fait profiter de mes fouilles archéologiques sur la Toile...
Je viens de tomber sur cette sympathique petite interview qui m'a rappelé plein, de bon souvenirs, alors voilà...


Besançon

Il a étudié le droit et la psychologie avant de devenir l'un des chanteurs les plus populaires de France, remplissant plus souvent les salles que les écrans de télé. Dans son univers, le bonheur est davantage une tentation qu'une injonction, le désir est aussi brut que délicat, les voyages sont multidimensionnels, linguistiques, oniriques. Sa tournée en solitaire est un bon prétexte pour un entretien. Par téléphone, ce qui lui « permet d'être tranquille chez moi tout en continuant à avoir des rapports avec l'extérieur ».

Pas trop dur un spectacle en solitaire ?
Ça faisait plus de 25 ans que je n'avais pas joué seul à la guitare. C'est presque une révolution pour moi. J'ai dû retravailler comme un instrumentiste.

Comment est née cette tournée ?
C'est un accident qui a pris une dimension imprévisible ! A la sixième demande, je n'ai pas pu refuser de jouer au festival de l'Espoir, à Genève... Je suis venu tout seul, devant 6.000 personnes. Il y a eu une standing ovation pendant les vingt minutes où j'ai joué. Puis j'ai joué 40 minutes à Mâcon... En 2003, j'ai été le premier chanteur à venir au Palais Royal, le plus grand théâtre de Paris qui m'a proposé d'ouvrir la formule Les Lundis de la chanson. Ça aurait été idiot de ne le faire qu'une fois, d'où une tournée de quinze ou vingt dates qui est devenue une vraie tournée.

« Trois fois plus le trac »

C'est autre chose de jouer en solitaire...
C'est une forme de strip-tease. Ça va plus loin. Tout le texte est compréhensible. Mais cela reste expérimental, je prépare une autre tournée, électrique, hard.

Est-ce difficile ?
C'est difficile, mais agréable quand le public se lève. Et à la fin, c'est très jouissif de l'avoir fait. Mais j'ai trois fois plus le trac. Sur scène, je suis seul, c'est nu. J'ai refusé qu'il y ait du matériel. C'est du rock'n roll à la Beckett...

Vous préparez un nouvel album...
J'y travaille en même temps que la tournée. Je ne parle pas de mes projets, mais ça avance. Ce sera autre chose, pas acoustique. Ce sera peut-être dans un an dans les bacs des disquaires.


Pas seulement dans les bacs, aussi en ligne...
Je suis d'accord pour que ça passe ailleurs si les gens qui créent en vivent. Il faut persuader les épiciers de renoncer à certains avantages. Dans le disque, ils gagnent la moitié du prix de vente !

Sale temps pour la poésie ?
Il n'y a plus beaucoup de gens qui parlent de poésie. Elle n'aura plus jamais la place qu'elle a eue au XIXe siècle. Je ne sais pas si elle est viable, elle doit passer par un autre système : le théâtre, la musique, la chanson, la danse... La poésie est peut-être la seule chose qui m'aura donné du bonheur...

Le philosophe Michel Onfray dit quelque chose comme :
« Quand la connaissance avance, la poésie recule »...
C'est une dissertation de terminale ! Je vois ce qu'il veut dire, mais je ne suis pas tout à fait d'accord. C'est un intellectuel, avec une vision de la poésie enfermée dans une vision littéraire. Je vois la poésie dans une vision plus large. Quand je parle de connaissance, je pense aux astrophysiciens qui sont des grands poètes...

Onfray est aussi un jouisseur...
Oui... Il m'est proche, sympathique, j'aime bien ses thèmes... Plus on est stressé, angoissé, plus on a besoin de plaisir pour compenser...


« La tristesse ne m'empêche pas de vivre »

Vous chantez la tristesse : elle n'est pas un problème pour vous.
C'est ce que j'essaie d'expliquer, comme pour le bonheur ou la solitude. Il faut vivre avec. Elle est là comme l'oxygène dans le sang. Je suis triste tout le temps. La tristesse ne m'empêche pas de vivre. Je n'arrive pas à être joyeux. Etre tout le temps gai, c'est être obscène !

La joie obscène ?
Oui. C'est un manque de recul, de maturité, de lucidité !

Recul, maturité, lucidité sont nécessaires ?
Oui, par amour de la connaissance et par amour du futur. Quelqu'un qui est toujours joyeux est un abruti. De temps en temps, il faut se tordre les méninges pour trouver des solutions. Comme artiste, je prends mon pied. Si j'étais seulement un intellectuel, je serais triste tout le temps. J'arrive à être joyeux par compensation.

Etes-vous content de venir à Besançon ?
Pendant dix ans, je n'ai joué ni à Besançon ni dans le Jura, on me jetait des canettes... Je suis revenu en 1991 au théâtre. Maintenant, tout est redevenu calme. J'ai joué cet été dans le Haut-Jura, c'était gigantesque, dans un champ, j'étais seul avec ma gratte, c'était une belle réconciliation.

Tarif : 30 €.
Besançon : mardi 12 octobre à 20 h 30 à l'Opéra-Théâtre (réservations Los Productions : 03.81.81.00.21)
Belfort, mercredi 13 octobre à 20 h 30 à la Maison du Peuple (réservations Projet 90 : 03.84.26.79

Source : www.estrepublicain.fr

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Et puis cette interview, je l'ai trouvée là : http://forum.cancoillotte.net/detail.php?forumid=38&id=2024&p=1#7932

C'est un ptit forum sympa...
En plus j'ai pu récupérer quelques photos du concert en Solitaire de Savigna...

Voili / Voilou...

Bye