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Planète Thiéfaine Discussion générale sur le chanteur rock Hubert-Félix Thiéfaine
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Camelia

Inscrit le: 08 Nov 2005 Messages: 1087 Localisation: de l'autre côté du passage obscur...
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Posté le: 07 Fév 2011, 18:59 Sujet du message: |
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D'accord avec Félicie et Bucéphal.
Ce nouvel extrait ne me plaît pas des masses....
Rassurez-nous, les veinards du Grand Studio !!!!  |
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felicie

Inscrit le: 21 Avr 2005 Messages: 274
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Posté le: 09 Fév 2011, 18:14 Sujet du message: |
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Au vu de l'enthousiasme suscité par "la ruelle des morts et de l'extrait Garbo XW Machine"sur le site off, je vais attendre d'avoir l'album pr en juger par moi-mm  |
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loreleï2

Inscrit le: 06 Oct 2008 Messages: 456 Localisation: Chambre 2023
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Posté le: 09 Fév 2011, 22:24 Sujet du message: |
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@ Camélia : vu que j'ai aimé La Ruelle des Morts et Garbo , sais pas si ça va te rassurer mais j'ai trouvé Infinitives Voiles sublime ! |
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Bucéphal
Inscrit le: 24 Nov 2010 Messages: 22 Localisation: Paname
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Posté le: 10 Fév 2011, 12:03 Sujet du message: |
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Heureuse découverte en effet que ces "infinitives voiles", morceau d'envol bien moins marqué variété que "la ruelle" et plus "thiefainesque", l'espoir renaît Camélia, tu peux me croire ! sans parler de l'allure générale, physique rajeuni, affûté et posture naturellement sensuelle, de Thiéfaine qui annonce un bon retour authentique, que la version très fidèle des reprises de ce soir là vient confirmer..détail intéressant aussi, Hubert a joué 3 des 4 morceaux en tenant la guitare rythmique et les arpèges mélodiques sur "je t'en remets au vent". A suivre.. |
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Ignatius

Inscrit le: 16 Nov 2010 Messages: 18
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Posté le: 14 Fév 2011, 01:00 Sujet du message: |
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Peut-être est-ce à force de l'entendre sur ce site mais au bout de deux mois de digestion je trouve "la ruelle" pas si mauvais que ça! Ballade mélancolique plutôt plaisante même (certes on est loin des époques dernières balises ou fragments d'hébétudes, mais bon, faut bien évoluer!!). Pour les autres morceaux je préfère attendre de les écouter en intégrale avant de donner un jugement dubitatif à la hate! Quoiqu'il en soit cet album à l'air plus dans la lignée d"amicalement blues" niveau texte que tous les albums précédents!!??!! A croire que quelqu'un a mis de l'eau dans le vin jaune de notre ami Hubert!!!
Quoiqu'il en soit vivement le 28 que nos flous se dissipent! |
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stef
Inscrit le: 29 Avr 2009 Messages: 8
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Posté le: 28 Fév 2011, 13:44 Sujet du message: |
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Bon, je retire tout ce que j'ai écrit : première écoute et je suis très très très emballé.
C'est du grand Thiéfaine
Finalement je garde mes places pour Bercy  |
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DROÏDE

Inscrit le: 08 Aoû 2006 Messages: 861 Localisation: Liège(Belgique)
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Posté le: 01 Mar 2011, 00:32 Sujet du message: |
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Je viens de l' acheter, je viens de l' écouter.
Que dire si ce n' est que c' est trop tôt pour emettre un jugement sauf p'tet sur le plan musical:  |
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Ignatius

Inscrit le: 16 Nov 2010 Messages: 18
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Posté le: 03 Mar 2011, 00:44 Sujet du message: |
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Bon si j'étais un peu réticent avec les fragments de morceaux que nous a offert le site off pour attendre le 28/02, j'avoue que depuis ce jour le disque tourne en boucle! Et le résultat est vraiment bon. C'est peut-être l'album le moins rock de hubert, mais certainement le plus mélancolique aussi. Mention très spéciale pour "petit matin " et "les ombres du soir", du grand hft!!! |
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PK
Inscrit le: 01 Nov 2007 Messages: 66 Localisation: Marseille
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Posté le: 03 Mar 2011, 21:20 Sujet du message: |
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Idem que post précédent, je n'étais pas chaud aux extraits et je trouve l'album vraiment excellent, voir exceptionnel... |
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DROÏDE

Inscrit le: 08 Aoû 2006 Messages: 861 Localisation: Liège(Belgique)
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Posté le: 05 Mar 2011, 11:53 Sujet du message: |
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Ben moi, je ne sais quoi penser de ce nouvel album sinon que je n' arrive pas à accrocher vraiment après presqu' une dizaine d' écoute.
Et c' est bien la première fois que ça m' arrive avec un de ses albums.
Je ne comprends pas.
Aucune des 12 chansons n' arrive à me faire vraiment vibrer.
J' aprécie à la rigueur "Trois poèmes pour Annabel Lee", "Compartiment C ...", "Ta vamp orchidoclaste" & "Lobotomie sporting club" mais sans plus.
Le moins rock des albums d' HFT? Je le pense aussi!
Le plus mélancolique? Le moins palpitant me concernant.
Moi qui ait pris un billet pour Paris Bercy, je suis entrain me demander si j' ai bien fait.
En tout cas, ma Thiefainite a pris un coup de massue avec ce supplément de mensonge.  |
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Borniol
Inscrit le: 14 Oct 2005 Messages: 35
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Posté le: 06 Mar 2011, 14:45 Sujet du message: |
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Bonjour à Tous
Je rejoins Droïde, c'est un album en demi teinte ....
Ta vamp et Lobotomie passe sans problème. J'aime bien le texte d'infinitives voiles, moins la musique ... Petit matin, 3 poèmes sont "corrects".
Compartiment, dans ce genre d'exercice de style, je préfère de très loin camélias.
La ruelle, plus nostalgeo que melanco ... pas le meilleur d'Hubert. Fièvre j'accroche pas trop comme pour Garbo et les filles du sud.
Il reste Quebec et avec ou sans c'est pareil ....
D'une manière général coté musique j'accroche pas du tout .... j'espère que la tournée sera qu'un autre style. |
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Daniel

Inscrit le: 04 Mar 2005 Messages: 466 Localisation: Aux montagnes hallucinées
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Posté le: 06 Mar 2011, 19:04 Sujet du message: |
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Et bien moi, j'adore, tout simplement.
Du très grand Thiéfaine... |
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Bucéphal
Inscrit le: 24 Nov 2010 Messages: 22 Localisation: Paname
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Posté le: 08 Mar 2011, 16:57 Sujet du message: |
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Il y a quelque chose de frappant à l'écoute de l'album, et après de nombreuses diffusions en tout lieu, et qui reste, malgré les intentions louables et sincères d'immersion, c'est que ce n'est pas du Thiéfaine. D'ordinaire, je n'arrive jamais à expliquer aux autres dans quel registre se situe Thiéfaine. Et pour moi, c'est parce qu'il n'y en a pas. J'ai l'impression maintenant que chacune des chansons est identifiable par une autre source. J'ai pour la première fois été frappé d'emblée par la puissance des textes. Ce n'est pas normal. Comme si la musique, sophistiquée et sous pesée, était déliée des mots. J'entends les phrases et leur rythme de narration me dérange, je respire mal en les écoutant avec le pénible ressenti d'un essoufflement dans le chant, d'une précipitation dans le calque mélodique, un basculement rauque en fin de vers, comme si la tonalité ne correspondait pas. La voix est d'ailleurs plus grave, moins fluide sauf pour quelques délicieux passages (« Je t'aime et je t'attends.. ») et les accents lyriques, notamment sur « Suuuuuuuud, » nous rappellent les limites du chanteur, dont nous n'avions pourtant rien à faire. Au contraire, Thiéfaine n'était pas un chanteur, il se trouve qu'il chantait. C'est sa voix qui me fait frémir, pas une quelconque prouesse vocale (c'est l'inverse qui se produit avec Ferré).
L'album manque d'unité musicale et est partagé en deux. La première partie a une cohérence bleue pétrole (infailliblement captée sur « Fièvre résurrectionnelle»). L'assimilation au phrasé de Bashung sur « Garbo » est d'ailleurs sidérante (« devant ton lapis..... lazuli »). La très belle orchestration des 6 premiers titres, entre guitare vintage à large chorus trémolant et chromatisme country, nous amène dans un monde qui ne se trouve pas très loin de pulque mesqual, avec des résonances de Combat Rock sur la voie de chemin de fer.
J'ai trouvé, par espoir, des jeux de miroirs : « Petit matin » rappelle Alligator 427, batterie d'un rite de transe, basse de tambour et trompettes victorieuses, « les Filles du Sud », croisement entre Jean Ferrat (« le corps ivre de se détruire », « sur le quai de nos certitudes ») et Sad-Eyed Lady Of The Lowlands de Dylan, « Les ombres du soir » font penser à sweet amanite, si, si, revu par les Cure, interminable chanson qui s'épuise, « Infinitives voiles » à Camélia.
Beaucoup de redite, de combinaisons déjà servies ( « guerrier de l'absurde»), aphorismes un peu plats (« si partir c'est mourrir un peu, j'ai passé ma vie à partir », « ce qui est dit doit être dit», « la folie m'a toujours sauvé et m'a empêché d'être fou » ). J'ai été surpris par la pochette aussi et son lexique. Nous n'avons pas à connaître le dessous des cartes mais à l'inventer ! Pour « Soleil », par exemple, il n'y avait aucune référence à Baudelaire, Lautréamont en dehors du contenu de la chanson. Comme si on voulait compenser le manque d'inspiration par le marqueur visible de ces grandes références que sont Tolstoi, Dylan. Cette surabondance d'informations laisse à penser que Thiéfaine ne se suffit plus à lui même.
Reste Annabel Lee, sur le même mode que « Ad orgasnum », avec la brosse rythmique acoustique insistante et le violon au fond du couloir, seule chanson qui accroche vraiment.
Un conseil, que je vais être le premier à suivre : Revenir à un plaisir anonyme et solitaire pour se réapproprier Thiéfaine. Les dingues et les paumés. En vrai.
Charles |
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DROÏDE

Inscrit le: 08 Aoû 2006 Messages: 861 Localisation: Liège(Belgique)
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Posté le: 09 Mar 2011, 01:19 Sujet du message: |
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Hello Bucéphal,
Merci pour ton analyse impressionnante du dernier Thiefaine.
Petite remarque au pasage, il y a un truc qui me frappe, j' ai du rater un épisode mais je n' ai connu qu' une seule personne sur ce forum capable de rédiger une analyse aussi titanesque que la tienne.
Il surfait sous le pseudo de Lunar Caustic, si ce n' est toi, c' est donc son clone!
Trève de plainsanterie, si j' ai bien analysé ce que tu dis, musicalement y a pas photo, c' est pas trop thiefainesque quoique j' ai l' impression que certaines mélodies ou passages ont un goût de déjà entendu chez lui.
Mais textuellement, là je me suis pas posé la question si ce n' est que HFT va chercher ses inspirations tous azimuts, ce qui n' est un secret pour personne qui connait bien le personnage.
Suppléments de mensonge, titre évoquateur?
Ceci dit, en attendant, ça cartonne pour lui, son album est en tête des meilleures ventes sur le site Fnac, c' est dingue mais j' suis content pour lui même si je suis personnellement déçu de cet album musicalement.
En attendant, j' ai fait un copier-coller d' une interview de notre bonhomme dans un topic lui étant consacré sur le forum d' un autre artiste.
Je ne sais si tu y trouveras une réponse à tes questions, Charles, mais j' espère que ça t' interessera ainsi que les autres:
Thiéfaine : « Je n'ai pas envie d'être un has-been, ni un never-been»
Pourquoi ce titre «Suppléments de mensonge» ? Il vous en reste à donner ?
Je l'ai volé à Nietzsche, dans le «HYPERLINK "http://www.webnietzsche.fr/gai.htm"Gai Savoir». En face de mensonge au singulier, il y a la vérité. De mon point de vue, la vérité, il n'y en a plus. Je ne suis même pas sûr de vivre dans la réalité. Ne m'envoyez pas vos gourous, vos hommes politiques, je n'y crois plus. Je me souviens de l'interview d'un cancérologue qui avouait, à la radio, que son bouquin écrit il y a 5 ans, était truffé d'erreurs...Il n'y a pas de vérité, on a tout entendu et son contraire !
Vous êtes ou avez été un «menteur» ?
Pourquoi pas le mensonge, parce qu'on n'a pas la vérité ? Moi, je suis incapable de mentir. Je suis mal à l'aise dans une société qui ne vit que sur un mensonge. J'ai les yeux un peu trop clair, on voit mon cerveau à travers, et quand je mens il y a des lumières rouges qui clignotent et qui affichent ''menteur''. Mais il y a des menteurs qui méritent un salaire...Ce que j'aime par-dessus tout, ce sont les menteuses.HYPERLINK "http://lettres-expres.over-blog.com/article-19424781.html"Les femmes savent mentir merveilleusement, dès l'adolescence : elles se maquillent, mettent des hauts talons. C'est le mensonge que je préfère, c'est le plus charmant, le plus doux.
Se mettre à nu sur la pochette de l'album, est-ce une façon de dire «je ne mens pas» ?
La HYPERLINK "http://musique.fnac.com/a3423176/Hubert-Felix-Thiefaine-Supplements-de-mensonges-CD-album"pochette, c'est effectivement une suite logique, une mise à nu, oui. On y est allé au feeling. En 1998, sur l'affiche de concert, j'étais en costume et de dos. C'était une réponse : à nu de face cette fois. Et puis, à Taratata, on s'était foutu de ma gueule pour ma tenue, alors là, on ne pourra pas m'emmerder. Je voulais aussi ce coté intemporel.
« Je suis perfectionniste et ça vient avec le plaisir d'écrire»
Cette «Ruelle des morts» (titre du single et du premier titre de l'album), c'est autobiographique ?
Elle est intéressante, cette chanson, elle est symbolique du reste de l'album. Elle n'est pas triste, il fait beau, des enfants font cueillir des mures, c'est bucolique, mais la rue s'appelle «Ruelle des morts». C'est un chaud et froid. ça part comme le club des cinq en vacances, et le nom de cette rue, qui a vraiment existé dans la rue de Dole, ramène à la dure réalité. Le texte fait le reste. Je fais de la chanson, et le français, contrairement à l'anglais, est une langue assez difficile à mettre en musique : on est obligé de travailler, de dire quelque chose...
Quelle est la part d'autobiographie dans ces «Suppléments de mensonge» ?
Même si je raconte des fantasmes, c'est presque autobiographique. On en revient à la vérité et au mensonge.C'est ma réalité, donc ma vérité. Je pense à certains auteurs, en étant autobiographiques, ils sont déjà chiants, alors si en plus, ils ne le sont pas du tout, qu'est-ce qu'ils vont écrire ?
HYPERLINK "http://aubry.free.fr/Bretcode.htm"Brett Easton Ellis a su très bien jouer de ça, ce n'est pas comme celui qui a écrit «HYPERLINK "http://fr.wikipedia.org/wiki/Alabama_Song"Alabama song» et obtenu le Goncourt (Gilles Leroy en 2007, NDLR). Cet «enfoiré» s'est inspiré de la vie de Zelda Fitzgerald, ça n'a aucun sens. Où est la vérité ? C'est comme le film sur Gainsbourg (« Gainsbourg, vie héroïque) primé récemment aux Césars, NDLR), ça m'énerve. Je préfère aujourd'hui de vrais «bios». Il faut savoir faire des trucs de fiction à partir de choses réelles, j'en ai fait dans les années 70 des «bios», elles étaient déjà détournées...
Vous considérez-vous encore comme un chanteur, un raconteur ?
Je suis un cinéaste, un peintre. Je mets beaucoup de décors dans mes chansons. C'est le détail qui fait la différence, comme au cinéma. Comme chez un Bergman, où sa grande poésie se dissimule entre ombres et lumières, en clair-obscur. Je suis perfectionniste, et ça vient avec le plaisir d'écrire. Pour «HYPERLINK "http://www.deezer.com/fr/music/hubert-felix-thiefaine-2/supplements-de-mensonge-911067#music/hubert-felix-thiefaine-2/supplements-de-mensonge-911067"Québec November Hôtel», par exemple, j'ai téléphoné au président de l'aérodrome de Gap, propriétaire d'un gros avion Dornier, pour savoir précisément comment était le compte-tours. Dans la chanson, au départ, j'avais écrit 3.600 tours. Quatre mecs pas plus auraient remarqué l'erreur...Il m'a dit que c'était 2.700 finalement. Alors j'ai changé. Même démarche pour le tableau «Compartiment C voiture 293 Edward Hopper 1938», j'ai eu un doute sur le numéro de la voiture, j'ai appelé le musée à Baltimore. Si j'avais suivi une pente normale, j'aurais fait des études d'histoire, pas de psychologie.
« Avant je me cachais derrière une carapace de cow-boy»
Vous dites travailler également comme un «voyeur», c'est à dire ?
C'est à dire que je m'intéresse aux autres. Je suis un voyeur en tant qu'artiste, en essayant d'imaginer la vie des gens que je croise, que j'aperçois. Je le fais surtout dans les périodes où je bourlingue, où je suis seul car j'aime ma solitude. C'est autant de chansons qui se préparent, on devient le dialoguiste à côté du scénariste.
Quelle a été la méthode de travail sur cet album ?
Quand j'ai fini d'écrire, que j'ai toutes les mélodies -j'ai enlevé tous les arrangements- je prenais ma guitare et je remettais tout dans ma chanson. Je sais, à cet instant précis, si ça peut être une chanson de Thiéfaine ou pas. Personnellement, en analysant mon album, j'aimerais encore aller plus loin sur la voix. Mais ça reste subjectif. J'ai en tout cas voulu utiliser une grande part de ma féminité, alors qu'avant que je me cachais derrière une carapace de cow-boy. Là, je voulais de la tendresse, la douceur, les pastels, de la délicatesse. Donc je voulais une réalisatrice pour les arrangements ! On a cherché une fille et Edith Fambuena semblait la mieux placée...Elle m'a présentée son complice Jean-Louis. je lui ai dit : «T'as les clefs de la maison maintenant !»
Avez-vous été immédiatement séduit par le résultat en «laissant les clés de la maison» ?
J'ai été très «surpris» des cinq premiers titres, sachant que si on partait dans ce sens-là, on était sur le fil du rasoir. Soit on restait rock'n'roll, soit on appuyait sur les cordes et le danger était de tomber dans la variété. C'est pour ça qu'il y a une version fantôme qui se cache (en fin d'album, NDLR), je les aimais trop ces cordes de Jean-François Berger. Edith et Jean-Louis ne voulaient pas que je vienne au mixage...J'ai accepté, mais au final, je n'ai pas aimé les mix et donc j'ai finalisé l'histoire, avec leur aval... On est entré en studio avec 19 titres, il y en a eu 12 à mixer, ça a été très vite. Les morceaux restants ne sont pas à jeter, je les réutiliserai peut-être...
« Je sais enfin qui je suis»
C'est un chemin douloureux le processus de création chez Thiéfaine ?
Dans chaque album, j'ai connu des moments de panique. Sur beaucoup de la réalisation de mes albums, ça démarre bien et puis il y a une chute, physiquement c'est dur...Parfois, on avait des rythmiques superbes, mais on ne pouvait rien mettre dessus...Quand le résultat nous plait vraiment, il y a derrière de la souffrance, du travail. En tournée, c'est parfois pire : on a trois problèmes par jour à régler ! Certaines personnes, c'est trois par an. Nous avons tant de choix à faire aujourd'hui en tant qu'artiste, notre quotidien, les gens ne le connaissent pas du tout. Et que dire des droits d'artiste, d'Hadopi, etc...
Est-ce facile pour un artiste d'expérience de se laisser aiguiller dans les compositions par une jeune classe, composée de La Casa, JP Nataf, Arman Méliès...
Autant ouvrir l'espace. J'aime travailler avec des plus jeunes qui voient les choses différemment, qui utilise les nouvelles technologies. Il faut utiliser cette énergie des jeunes. Je ne suis pas du style à dire : vous êtes jeunes, vous êtes cons. Ce qu'ils font est intéressant et important...
C'est difficile d'apparaitre comme un «exemple», comme une sorte d'icône pour toute une jeune vague d'artistes ?
C'est un peu lourd à porter. Autant je crois que je commence à me connaitre bien moi même, comme disait Socrate cité par Platon). J'ai passé à ma vie à me chercher, à mieux me connaitre. Je sais qui je suis enfin, mais je n'ai aucune idée de ce que je représente socialement. J'entends parler de moi, mais je reste un solitaire. Je traverse la vie comme je traversais les cours de classe sans trop écouter le prof, en rêvassant en écoutant ce que je me raconte, en posant les questions sans avoir écouté les réponses...
Cet album n'est-il pas plus accessible que les précédents ? Vous pensez qu'il peut toucher un nouveau public ?
J'entends dire ça, oui ! S'il est plus accessible, ça ne peut pas être gênant : j'ai pas envie d'être un has-been, ni un never-been ! Donc bienvenue aux nouveaux. On fera comme d'habitude, on prendra les bonnes décisions au bon moment, «à quoi ça sert de se faire du souci pour l'avenir», dirait Sénèque.
Etre reconnu, être célèbre, vous l'aviez envisagé à vos débuts ? Ce statut ne vous fait pas peur...
J'ai toujours essayé de vivre normalement, c'est ça que je veux garder. La première fois de ma vie, où j'ai senti que ma vie était confortable, c'était dans les années 80 à Paris. J'avais un toit, une vieille bagnole tordue Ford Taunus que j'ai revendue pour acheter acheté une Polo, j'allais au restaurant. J'avais de quoi vivre, je vivais, j'étais bien. Je vis de ma musique, j'ai ce que je voulais. Et dans ce métier, quand on n'avance pas, on recule...Je ne désirais pas être connu, je voulais avoir ma vie, c'est tout. Mais je n'ai pas fui la célébrité, j'y ai été franchement même dans la lumière...Une fois sur scène, j'oubliais, là, j'étais Mick Jagger, me faites pas chier, m'emmerdez pas... Quand je redescendais, je redevenais moi-même, le petit mec qui avait zoné durant dix ans. Sur scène, je ne joue pas un personnage, mais c'est quand même une marionnette qui est porteur de moi. Il se passe autre chose, on devient acteur et musicien, mais je reste l'auteur compositeur, à partir de mes angoisses, de ma vie, de mes joies. Quand je descends de scène, j'enlève le maquillage, et je redeviens celui que tu vois...
Comment vous préparez-vous à repartir dans une tournée marathon ?
J'ai le même état d'esprit que quand j'ai monté mon premier groupe. C'est la magie de la rencontre avec le public qui vient mettre le reste après...Si on l'a bien préparé, bien travaillé, c'est ensuite au public de prendre le relais, mais à ce stade, en parler sans la musique c'est dérisoire..
« Je ne vends pas mes disques aux chevreuils»
Quel regard portez-vous sur la dématérialisation de la musique, cette révolution musicale via l'internet, comme Radiohead qui vend par exemple son album en direct, du producteur au consommateur ?
Radiohead a bien su mener sa barque, ils sont très pointus dans ce domaine-là, pourquoi pas ? Mes gosses me traitent d'autiste informatique, ils ont raison. Eux sont nés dedans, je leur ai donné aussi les armes pour être dedans...On ne peut plus être un musicien aujourd'hui sans brancher son ordi, ni la guitare quand même.
La dématérialisation, c'est différent entre les nouveaux groupes et une partie de mon public qui fonctionne encore avec l'objet, avec le disque : c'est important les symboles, la mythologie, d'avoir sa propre histoire. On ne la bouscule pas impunément, il faut aller à l'instinct, pas seulement au ratio. Mais tout est possible aujourd'hui. Je dirais à un jeune : tu peux tout faire dans ta cave, et même seulement avec un casque, tu peux bosser !
Dernière question : qu'y-a-t-il du département de vos racines, le Jura, dans cet album ?
Du Jura, il y en a un peu : les «Ombres du soir», je l'ai écrite dans le Jura et sans prendre de notes. J'aime beaucoup le Jura, la campagne, les forêts, c'est génial. ça me repose, j'aime le silence, la solitude, mais j'apporte mes carnets de notes, et les notes je les prends en ville là où je vois les gens défiler. Je ne vends pas HYPERLINK "http://www.myspace.com/hubertfelixthiefaine"mes disques aux chevreuils. La campagne, j'avais essayé de la chanter dans «Joli mai mois de Marie» sur Défloration 13. Les journalistes me demandaient : «Pourquoi tes chansons sont si urbaines, toi qui aimes tant la nature ?»
Et vous avez répondu ?
Pour cette chanson-là, je me souviens de la forêt, avec des feuilles toutes belles, des oiseaux, un mois de mai sous le soleil, dans le Jura, que des bruits de nature. Je prenais mon café. J'ai donc essayé d'écrire sur les oiseaux. Et je me suis dit : on ne peut pas être aussi con pour écrire ça. J'ai tout fait pour avancer sur cette p... de chanson, sur la campagne, j'étais coincé, je me suis mis en colère, j'ai barré tous les noms d'oiseaux et les ai remplacés par des conneries...
C'est définitif, je n'arrive pas à la chanter. Je n'ai pas grand chose à dire de la campagne, sinon d'en jouir quand j'y suis, écouter ses êtres et contempler.
Xavier FRERE |
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jfmoods
Inscrit le: 10 Mar 2011 Messages: 1
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Posté le: 10 Mar 2011, 10:42 Sujet du message: |
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Suppléments de mensonges
Titre paradoxal, tant cette oeuvre ressemble
A des coups de scalpel portés sans retenue.
Rives incendiées de l'enfance. Fil ténu
D'un écheveau de routes vives qu'on rassemble
Du poing. Là, ce sont d'autres routes qui serpentent,
Offrant tantôt la paix à l'éclaireur, tantôt
la soif. Et c'est aussi la nuit, au paletot
D'étoiles, qui surgit. On dévale une pente
Raide, tête en avant. Dévasté. Malfamé.
Rieur. Fou. Sensuel. Encalminé. Vivant.
Ténébreux. Électrique. Homme aux semelles de vent
Et au souffle élastique. Vaisseau lavé de pluies
Et talonné d'écorces d'orange. Celui
Au bec de phénix, aux yeux d'affamé. |
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