Planète Thiéfaine

[Orreste Dallibock]

Ouf! J'y suis! Enfin déniché le "the album" pour paraphraser Mélusine!!! Il était en rupture chez fnacouze! Ces idiots mecantiles se sont encore plantés, toujours plus prompts à faire de l'excédant de stock au rayon staracadémicien! Enfin, j'ai trouvé mon bonheur chez Caroline Music, un disquaire old fashioned du centre de Bruxelles. Si tu es un jour de passage dans la capitale des Etats-Unis d'Europe, vas-y voir, c'est un régal. A deus blocs, il y a aussi Music Mania où l'on trouve les imports introuvables. Bruxelles, en fait, regorge de hauts lieux. Les studios I.C.P. désormais dament le pion à Abbey Road sans parler du temple de la House qu'est le FUSE, en plein coeur du quartier des Marolles!
Mais tout ceci m'éloigne du "THE ALBUM"! Alors voilà, je n'en dirai pas grand'chose si ce n'est que la première écoute fut orgastique et qu'il m'en faudra encore beaucoup d'autres tant la densité de l'opus se rattache à un assemblage architectonique, machiavélique, onirique, extatique et impose implicitement la mise en boucle! Premières conclusions: alors que les trois derniers albums me faisaient penser à une mise en abyme dont la forme s'inspire de tryptiques qui firent la renommée des maître Flamands, scandales mélancoliques me saute aux yeux sous le double aspect d'un bilan autobiographique et d'un adoubement des jeunes et nobles chevaliers (au sens vraiment médiéval du terme)!!!
J'en tiens pour preuve la lettre ouverte à la fois tendre et rageuse à Bertrand Cantat, les duos et collaborations... et j'en tiens aussi pour preuve l'implacable cohérence des références, directes ou non, à tout ce qu'il a pu produire depuis "Tout corps vivant"!!!
Petit jeu! Voici quelques mots-clés que j'ai notés à la première écoute : "EBOUEURS - PTERODACTYLES - MANUFACTURE - PRECIPICES - HEMISPHERES - TRYPTIQUES - PAGES MOISIES - MEMOIRE"
---> Tâche de retouver les anciens titres dans lesquels apparaissent déjà ces mots et relisez-les à la lumière de "SCANDALES"
---> Tachez de dénicher d'autres références que je n'ai pas encore repérées ; je parie qu'il y en a treize à la douze...

[Mélusine]

Les ptérodactyles viraient en vrille... C'était déjà pas bon signe pour eux mais là ils sont sur le déclin...
J'ai noté également quelques "déjà entendus dans un autre contexte" mais je n'avais même pas eu le réflexe de reprendre les textes pour les relires dans leur intégralité! Merci Ô restes Dali dans ton Bock al

[bardamu]

- fragile
- nuit
- pluie
- tendresse
- quai de gare
- Sol mineur
- coeurs
- estropiés
- perdus
- amour
- noir
- clown (donc )
- ame
- service
- rock'n'roll
- tête
- cimetiere
- cerveau
- framboise (ou myrtille... )
- touriste
- folie
- précipice
- filles
- mémoire
- blême
- matin
- fin
- temps
- rimbaud
- hémisphere
- lune
- dérive
- futur
- étoiles
- salut
- danse
- téléphone
- urgence
- rire
- souvenir
- seul
- fantome
- matin
- regard
- mercuchrome
- valse
- sauvage (sans doute...)
- étoiles
- croix
- chagrin
- soleil
- paix
- acide
- mots
- silence
- vertige
- vent
- tranquille
- solitude
- néons
- fin
- formules
- gares
- amants
- fleurs


pis des trucs en russe, j'ai bien une idée, mais suis pas sur....



cqfd. "y'en a vraiment qu'ont pas grand chose à foutre", comme disait ma mère.

D'autres questions?




"trouver le sens. faire ce qui nous arrange, sans jamais.... trouver le sens...".

[povtip]

Oui, cet album regorge de références à des tiers ou à des textes de Thiéfaine mais j'ai aussi parfois l'impression, surtout sur "Confession d'un Nerver Been" que l'ami Hubert a sorti le dictionnaire du Thiéfaine illustré: "mes synapses explosent en million d'étincelles"; "drap poisseux"; etc. Mais à part ce petit détail, j'adore cet album.

[Mélusine]

Voilà, comme une impression de déjà entendu... Mais penses-tu qu'il s'agisse là d'une baisse de l'imagination ou bien??

Tiens d'ailleurs puisque l'autre jour nous discutions des "Jardins sauvages", ce sujet a été abordé dans l'interview sur TV5, dans un registre très nature et j'avais comme l'impression qu'il avait un fou-rire intérieur... D'autres ont-ils un avis sur la question??

[bardamu]

Il me semble que la seule chose dont on parle, c'est de nos questions, vagues... de nos carences.
Elles nous précèdent, nous enveloppent, nous comment les autres... Nous parlent, avec nos petits mots, nos ...

[povtip]

Désolé pour la redite !
Je ne crois pas qu'il s'agisse d'un manque d'imagination mais plus une façon de renouer avec les thiéfaineux qui ont du mal à sortir du registre traditionnel.
Concernant "Jardins Sauvages", je me trouve bête car je n'avais rien remarqué! Mais effectivement:
"J'aime rôder vers les fleurs perdues" => c'est quoi une fleur perdue sinon une fille un peu paumée, égarée, qui se cherche?
"les yeux mauves" d'une ville? Ca me rappelle "Guichet 102" où le narrateur (Hubert) se perd dans les yeux de la fille.
Et Thiéfaine avoue qu'à rôder dans les "jardins sauvages", l'"enfer" n'est pas loin. Moi, je comprends qu'en s'aventurant auprès des jeunes filles (il dit bien que la figue est verte, c'est à dire pas bien mûre, non?) on peut vite aterrir en enfer, foutre en l'air son couple voire plus grave... Dans ce texte, le "vieux fauve", c'est lui (eh oui, la soixantaine approche ). Il y aurait encore pas mal à dire sur ce texte. Sa forme est très belle, très travaillée, comme j'aime chez Thiéfaine.

[Orreste Dallibock]

T'as raison, Bardamu, et tu me le prouves à ton tour ... comme dirait la mienne "détruire détruire, toujours dit-elle"

[Mélusine]

Tiens Povtip, voici le copiage/collage d'un post de Daniel qui nous a fait une compraison de textes des plus intéressantes à propos de ces jardins sauvages :

Petit jeu des comparaisons : Voici un célèbre poème

"Obscur et froncé comme un oeillet violet
Il respire, humblement tapi parmi la mousse
Humide encor d'amour qui suit la fuite douce
Des Fesses blanches jusqu'au coeur de son ourlet.

Des filaments pareils à des larmes de lait
Ont pleuré, sous le vent cruel qui les repousse,
À travers de petits caillots de marne rousse
Pour s'aller perdre où la pente les appelait.

Mon Rêve s'aboucha souvent à sa ventouse ;
Mon âme, du coït matériel jalouse,
En fit son larmier fauve et son nid de sanglots.

C'est l'olive pâmée, et la flûte caline,
C'est le tube où descend la céleste praline :
Chanaan féminin dans les moiteurs enclos ! "

"oeillet violet", "larmes de lait" : dernier couplet des "jardins sauvages". Le texte présenté ici est le fameux "sonnet du trou du cul", co-écrit par Rimbaud et Verlaine dans "l'album zutique". Voilà Thiéfaine rimbaldien une fois encore, de manière détournée. Et félicitations à Sandman qui avait flairé le double sens le premier !

[bardamu]

Pour revenir au truc.. je ne trouve pas gênant que le vocabulaire de "scandale" reste Thiéfainien... au contraire, ca me semble plutot la marque des grands (un peu comme il suffit d'entendre les 1eres notes d'un morceau pour reconnaitre... Nirvana, mettons. Derriere une apparente simplicité, des années de boulot...).
Et puisqu'on parle souvent d'"univers" de Thiéfaine, celui ci ne tombe pas de nulle part, mais bien des mots employés, de leur agencement, leur sonorité, leurs chausse trappe ...

[Mélusine]

Ah mais ça ne me gêne pas non plus. C'était juste comme ça pour avoir un truc à dire sur l'album et parce que c'est bien la première fois que ça me fait cette impression. Ca résonne en moi comme une espèce de bilan, comme la page finale de quelque chose. Et du coup, je commence déjà à me demander ce qu'il va bien nous sortir le prochain coup

Par contre, je n'avais pas pensé à reprendre les textes dans lesquels j'avais déjà entendu des mots ou des expressions pour les mettre en parallèle avec ceux de Scandale Mélancolique (ce que je me garderais bien de faire avec le mot "âme", par exemple, parce que j'en discutais avec Stephan l'autre jour de ce mot et en fait on l'a retrouvé dans plein de textes).

Et pour finir, je suis tout à fait d'accord avec toi Bardamu, les mots de Thiéfaine font l'univers de Thiéfaine en partie. C'est quand même un des rares artistes pour lequel on peut rester plusieurs jours et poster des pages et des pages pour discuter d'un texte sans même parvenir forcément à une explication de texte commune à nous tous.

[bardamu]

(je rêve ou Mélusine m'a dit qq chose de gentil???? )

Oui, ok avec toi... et je place Noir désir, leur univers, au même niveau (et la symbiose textes/musique me touche encore davantage)

[Mélusine]

mdr!!
Non tu ne rêves point... Je crois que je me ramollis... Je me repose trop depuis plusieurs jours ça doit être ça

Pour ce qui est de Noir Désir, il est vrai que leurs textes ne sont pas forcément d'une approche simpliste non plus. Par contre, je trouve effectivement qu'ils ont un univers musical bien plus marqué que celui de Thiéfaine.
Tiens ben je vais aller acheter leur live, au moins j'aurais fait un truc bien aujourd'hui. Je vais commencer par le double cd et pour le dvd, je verrai une autre fois.

[bardamu]

oui, il me semblait que tu tenais pas la distance bien lgtps...


(il est excellent, ce double live, le son est celui de leurs retours ( ), vraiment puissant... (bon sang, les mots sont bien petits...). En gros, on entend les morceaux comme ils les entendent.. dans tous les sens.
Et symboliquement, c'est le seul acte de soutien à Cantat qu'on puisse faire, quand on est pas Thiéfaine...)

[zenarobase]

Bonjour,

J'ai aussi remarqué beaucoup de morceaux de phrases, mots communs aux albums precedents.

Le tout bien assaisonné à un "adieu" annoncé... Un "peut etre reviendrai-je, peut etre pas"...

Bref, c'est ainsi que je ressens cet album "compilation d'adieu"... ou "scandale melanolique".

Pourvu que je me trompe

Bizzzzzzzzzzzzzzzzzzz